La dépouille embaumée du général Francisco Franco, qui a dirigé l’Espagne d’une main de fer jusqu’à sa mort en 1975, a été finalement exhumée ce jeudi de son mausolée monumental près de Madrid et transférée au cimetière de Mingorrubio, dans la banlieue nord de la capitale espagnole, où repose son épouse.
Le cercueil était porté par huit membres de sa famille. Environ 200 nostalgiques de la dictature franquiste l’attendaient au cimetière de Mingorrubio, malgré l’interdiction d’une manifestation par les autorités.
Pour le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, cette exhumation met fin à «l’affront moral de l’apologie d’un dictateur dans un espace public » et à «une anomalie pour une démocratie européenne».
Sanchez avait fait du transfert de la dépouille de l’ancien dictateur une priorité dès son arrivée au pouvoir en juin 2018, un transfert qui aura finalement donné lieu à une farouche confrontation.
Promise pour l’été 2018, l’opération a été retardée de plus d’un an par les recours en justice successifs des descendants du dictateur. De plus, les détracteurs du Premier ministre, à droite comme à gauche, l’ont accusé d’en faire un argument électoral, à moins de trois semaines des législatives du 10 novembre, alors qu’une semaine de manifestations violentes en Catalogne l’ont mis en difficulté.