Lâché par l’armée et la police qui l’ont contraint de démissionner dans la foulée d’une révolte populaire contre le résultat du scrutin présidentiel de fin octobre jugé « frauduleux », le président bolivien Evo Morales a obtenu l’asile politique au Mexique.
M. Morales, 60 ans, s’est dit menacé dans son pays qu’il vient de quitter pour le Mexique.
« Frères et soeurs, je pars pour le Mexique », a twitté lundi soir M. Morales, qui a démissionné dimanche. « Cela me fait mal d’abandonner le pays pour des raisons politiques, mais je serai toujours attentif. Je reviendrai bientôt avec plus de force et d’énergie », a-t-il assuré.
Par ailleurs, le Parlement où les partisans d’Evo Morales sont majoritaires, doit siéger mardi pour entériner les démissions et nommer le remplaçant par intérim de celui qui présidait la Bolivie depuis 2006.
Sur le terrain, la tension demeure vive entre les partisans et les adversaires de Morales.
Le commandant en chef de l’armée, William Kaliman, dans une déclaration télévisée a annoncé que le commandement militaire a décidé que des opérations conjointes seront menées avec la police pour éviter le sang et le deuil dans la famille bolivienne.
Depuis la mi-journée, les forces de l’ordre se redéployaient progressivement, faisant usage de gaz lacrymogène à El Alto, une localité proche de la capitale et bastion d’Evo Morales, pour disperser des groupes de manifestants encagoulés et armés de bâtons.