Des milliers de personnes ont manifesté de nouveau mercredi en Colombie, au quatorzième jour de la mobilisation pour une inflexion de la politique du président de droite Ivan Duque.
Les leaders du mouvement entendent maintenir la pression qu’ils exercent sur le gouvernement de M. Duque, en poste depuis 16 mois, à travers cette troisième journée de manifestations en deux semaines.
Selon le ministère de l’Intérieur, le nombre de manifestants s’élevait à 40.000 en milieu de journée dans tout le pays, un chiffre que les organisateurs ont jugé sous-estimé.
La journée s’est globalement déroulée dans le calme, malgré quelques incidents entre manifestants et forces de l’ordre à Bogota et Medellin.
Le mouvement, inhabituel dans ce pays sud-américain, réclame notamment le retrait d’un projet de réforme fiscale, le respect de l’accord de paix avec l’ex-guérilla des Farc de 2016, un changement de la politique libérale de M. Duque, plus de moyens pour le secteur éducatif, mais aussi que soit mis fin aux assassinats de militants communautaires.
Les manifestants exigent également le démantèlement de l’Escadron mobile anti-troubles (Esmad), une police anti-émeute répressive.
Le mouvement de grogne en Colombie survient au moment où des manifestations ébranlent ou ont récemment ébranlé le pouvoir en place au Chili, en Equateur et en Bolivie.
Par ailleurs, le maire élu de la municipalité colombienne de Sutatausa (centre), José Humberto Rodríguez, a été assassiné par des inconnus, ont annoncé, mercredi, les autorités locales.
Le gouverneur du département de Cundinamarca, Jorge Emilio Rey, dont relève cette municipalité, a indiqué sur les réseaux sociaux que Rodríguez « a été victime d’une attaque lors des dernières heures. Un fait répugnant qui endeuille le département ».