Les autorités turques ont arrêté plus de 180 personnes mardi dans le cadre d’enquêtes visant des partisans du mouvement guléniste, accusé d’avoir fomenté le coup d’état raté de juillet 2016, selon le bureau du Procureur d’Ankara.
Les arrestations ont eu lieu après que le bureau du Procureur a émis des mandats d’arrêt contre 260 personnes soupçonnées d’avoir utilisé ByLock, une application de messagerie cryptée qu’Ankara considère comme le moyen de communication privilégié des insurgés et qui sert d’élément à charge dans plusieurs procès liés au coup d’Etat manqué.
Dix-huit autres mandats d’arrêt, dont dix visant des médecins, ont été émis dans le cadre d’une deuxième enquête liée au putsch raté, selon la même source.
Parmi les suspects, 171 ont été arrêtés à Ankara et dix dans d’autres provinces. Les autres suspects faisant l’objet de mandats d’arrêt sont toujours recherchés.
Par ailleurs, le principal parti d’opposition en Turquie, le CHP, a annoncé qu’un maire issu de ses rangs dans un district de la ville d’Izmir (ouest), Burak Oguz, avait été arrêté pour des liens présumés avec le mouvement guléniste.
« Nous condamnons l’éviction d’un responsable élu sous un prétexte de loi. Nous soutenons notre maire », a réagi le chef du CHP dans la province d’Izmir, Deniz Yucel, sur Twitter.
Le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux États-Unis depuis une vingtaine d’années, dirige un réseau accusé par Ankara d’avoir infiltré les institutions turques dans le but de renverser le président Recep Tayyip Erdogan.
M Gülen est d’après Ankara le cerveau de la tentative de coup d’État de juillet 2016, ce que l’intéressé dément.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues de leurs fonctions.
Les vagues d’arrestations se poursuivent à un rythme soutenu, plus de trois ans après le coup d’Etat manqué.