Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Mass a annoncé hier jeudi sur Twitter que le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, est prêt à respecter le cessez-le-feu et à participer à la conférence internationale sur la Libye qui se tient ce dimanche à Berlin, sous l’égide des Nations unies, pour relancer le processus de paix.
Heiko Mass a rencontré le maréchal Haftar à Benghazi. Le cessez-le-feu dont il est question a été réclamé par la Turquie et la Russie et est entré en vigueur ce dimanche entre les forces du maréchal Haftar, qui se sont lancées à l’assaut de Tripoli en avril, et celles du GNA, gouvernement d’entente nationale basé dans la capitale libyenne. Lors de discussions à Moscou, le maréchal Haftar avait pourtant refusé de signer lundi un accord de trêve lors de discussions à Moscou.
Fayez al-Sarraj, le chef du GNA, et Khalifa Haftar devraient donc être tous les deux présents au rendez-vous de ce dimanche en Allemagne. Plusieurs pays seront également représentés, parmi lesquels la Russie, la Turquie, les Etats-Unis, la Chine, l’Italie et la France, le président français Emmanuel Macron ayant prévu de s’y rendre.
Les objectifs du sommet à Berlin sont ambitieux. Il s’agira tout d’abord de consolider la trêve militaire encore fragile entamée dimanche, mais surout d’éviter une internationalisation du conflit. La Russie le dément, mais elle est soupçonnée d’intervenir pour le camp du maréchal Haftar en lui procurant armes, argent et mercenaires.
L’homme fort de l’Est libyen peut aussi compter sur le soutien de l’Arabie saoudite, de l’Egypte et des Emirats arabes unis, rivaux régionaux d’Ankara, tandis que la Turquie a récemment autorisé l’envoi de militaires en Libye, soutien aux forces du GNA. Selon le gouvernement allemand qui organise cette rencontre, un embargo sur les armes sera proposé aux participants.