Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui effectuait une visite d’une journée à Entebbe, en Ouganda, a convenu avec le chef du Conseil souverain du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan de prendre les premières mesures pour «normaliser» les relations entre leurs deux pays.
Selon un communiqué du bureau du Premier ministre de l’Etat hébreu, la rencontre entre les deux dirigeants s’est tenue sur invitation du président ougandais, Yoweri Museveni, ajoutant qu’Abdel Fattah al-Burhan s’est dit «impatient» de mettre fin à l’isolement de son pays qu’il souhaite «moderniser».
Une normalisation avec le Soudan serait d’autant plus significative que Khartoum a longtemps accusé Israël de soutenir les rébellions sud-soudanaises et du Darfour. Le Soudan du Sud est devenu un Etat indépendant en 2011 tandis que le conflit dans la région occidentale soudanaise du Darfour perdure.
Des milliers de Soudanais ont demandé l’asile en Israël au cours de la dernière décennie. La guerre au Darfour entre l’armée soudanaise et les rebelles a fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon les Nations unies. Elle a contribué à l’isolement diplomatique de Khartoum et à l’imposition de lourdes sanctions internationales au Soudan.
Cette rencontre entre les dirigeants soudanais et israélien a été aussitôt dénoncée par les Palestiniens. Saëb Erekat, négociateur en chef et secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) l’a qualifiée de «coup de couteau dans le dos du peuple palestinien».
Il faut dire qu’elle intervient au moment où le président palestinien Mahmoud Abbas exhorte les dirigeants arabes, musulmans et africains à dénoncer le plan de paix du président américain Donald Trump, qu’il juge trop favorable à Israël.
Nombre de dirigeants arabes maintiennent pour l’instant le silence sur ce plan, alors que l’Etat sioniste, lui, tente de resserer ses liens avec des pays de la région qui lui étaient historiquement hostiles.