Alors que le conflit s’envenime depuis plusieurs jours entre la Turquie et les rebelles du PKK, l’offensive conduite par l’armée turque, depuis mercredi dans le nord de l’Iraq, a des répercussions sur le quotidien des habitants de la petite ville de Shila Diza. Déterminée à venir à bout des rebelles du PKK, l’armée turque aurait envoyé près de 10 000 soldats d’élites dans le cadre des opérations massives sur terre et par air dans le nord de l’Iraq et en Turquie, même si, Ankara a toujours affirmé que les opérations étaient principalement menées en territoire turc. C’est ainsi que les habitants de Shila Diza, une ville d’environ 10 000 habitants dans la région isolée de Dohouk au nord de Bagdad, peuplée en majorité par des Kurdes, subissent les retombées de cette riposte car ils ne peuvent plus traverser les montagnes situées au nord de la ville pour accéder à leurs fermes proche de la frontière et leur quotidien s’en trouve profondément affecté.
En effet, les habitants ont affirmé se sentir très souvent menacés en entendant des tirs et ont à plusieurs reprises exprimé leur désir de voir le PKK quitter l’Iraq afin que les villages frontaliers détruits ou délaissés puissent être reconstruits et que la vie devienne à nouveau normale dans cette région. Par ailleurs, ils craignent d’être pris pour cible dans ce conflit du fait de leur appartenance à la communauté kurde et en appelle à la Turquie, au PKK et au gouvernement irakien de trouver des solutions pour protéger les populations civiles de Shila Diza. Cette vague de tension pourrait entrainer un sentiment hostile envers la Turquie du fait que certains habitants estiment que la Turquie représente l’ennemi car c’est elle qui bombarde.