L’AIEA (Agence internationale de l’Energie atomique) a indiqué hier mardi que le stock d’uranium enrichi de l’Iran est désormais cinq fois supérieur à la limite autorisée par l’accord nucléaire de 2015. L’agence onusienne reproche également à la République islamique d’empêcher ses inspecteurs d’accéder à certains sites.
Les révélations de l’AIEA se basent sur des constatations de ses inspecteurs sur place. A la date du 19 février dernier, la quantité accumulée par Téhéran atteignait 1 510 kilos d’uranium enrichi UF6 alors que la limite autorisée dans l’accord de Vienne signé entre l’Iran et les grandes puissances est de 300 kilos.
Téhéran s’est affranchi depuis mai 2019 de plusieurs de ses engagements en réaction à la dénonciation unilatérale par les Etats-Unis du JCPOA, l’accord international sur le nucléaire iranien, ce qui a entraîné le retour des sanctions américaines. L’Iran produit depuis de l’uranium enrichi à un taux de 4.5% supérieur au seuil de 3.67% fixé par l’accord.
Mais si cette quantité est supérieure aux 1 050 kilos d’uranium UF6 faiblement enrichi à moins de 5% pour confectionner une bombe nucléaire selon les experts, les étapes technologiques nécessaires pour rendre cet uranium compatible avec la fabrication d’une bombe sont encore nombreuses, de même que le temps qu’il faut pour développer des missiles capables de transporter une éventuelle bombe.
L’AIEA a également interpellé l’Iran sur son manque général de coopération et en particulier sur son incapacité à lui donner accès à ses sites.L’AIEA a mentionné deux sites qui compte parmi eux un total de trois positions identifiées comme posant « un certain nombre de questions en lien avec la possibilité de matériel nucléaire et d’activités nucléaires non déclarés ».
Dans un entretien exclusif à l’AFP (Agence France Presse) à Paris, le directeur général de l’agence onusienne Rafael Mariano Grossi a également évoqué la découverte de « traces d’uranium anthropogénique » dans un entrepôt près de Téhéran en 2019.