L’émissaire spécial des Nations unies en Libye Ghassan Salamé a annoncé sur son compte Twitter sa démission, évoquant des « raisons de santé », après avoir mené cette mission pendant plus de deux ans et demi.
Le diplomate franco-libanais a écrit que sa santé ne lui permettrait plus de subir autant de stress. Ghassan Salamé estime avoir accompli une partie de la mission, en l’occurrence le sommet de Berlin, la résolution 2510 des Nations unies et le lancement des trois volets des pourpareles de paix de Genève, qui portent sur les aspects politique, militaire et économique du conflit libyen.
Mais il n’en demeure pas moins que sa démission est intervenue deux jours après la conférence de presse qu’il avait donnée à Genève, samedi dernier, après l’échec du dialogue politique, accusant les deux parties de ne pas respecter leurs engagements de Berlin et de répandre des mensonges concernant le choix des représentants censés prendre part à ce dialogue à Genève.
En retour, il faisait l’objet de violentes critiques de plusieurs responsables libyens, chacun l’accusant de se ranger aux côtés des adversaires.
Ghassan Salamé avait été nommé le 22 juin 017 par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres comme son sixième représentant spécial et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), succédant à l’Allemand Martin Kobler. Son départ risque de compliquer davantage le dossier libyen.
Depuis 2015, deux autorités rivales, le gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l’Est, se disputent le pouvoir en Libye.
Une trêve, régulièrement violée, est observée depuis el 12 janvier aux portes de la capitale libyenne entre les pro-GNA et les pro-Haftar qui ont lancé en avril 2019, une offensive pour conquérir Tripoli.