La présidente du Conseil national électoral (CNE) du Venezuela, Indira Alfonzo a annoncé hier mardi, que les élections pour renouveler le Parlement, seule institution du pays contrôlée par l’opposition, auront lieu en décembre prochain.
Dans son annonce à la télévision d’Etat vénézuélienne, la présidente du CNE qui n’a pas donné la date exacte de ce scrutin à venir, a expliqué que «des normes spéciales» nouvellement adoptées, régiraient cette consultation et que le nombre de sièges de l’Assemblée nationale, la Chambre unicamérale du Venezuela, passerait de 167 à 277 membres.
Les principaux partis de l’opposition ont déjà annoncé qu’ils allaient boycotter cette élection qualifiée de «farce», en réaction à la nomination en juin dernier par le Tribunal suprême de justice (TSJ) de nouveaux membres à la tête du Conseil national électoral, chargé de superviser les élections, dont Indira Alfonzo, une magistrate sanctionnée par le Canada. Or, cette nomination était notamment une prérogative de l’Assemblée nationale.
Alors que l’opposition accuse le TSJ, qui ne reconnaît plus les décisions prises par le Parlement depuis 2016, d’être partial au bénéfice du pouvoir chaviste, le Parlement a accusé le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro d’organiser des élections sans « conditions minimales de transparence ».
Le retrait des principaux partis de l’opposition du prochain scrutin devrait laisser le champ libre au pouvoir pour récupérer la majorité au Parlement, perdue en décembre 2015 quand l’opposition avait remporté 112 des 167 sièges à pourvoir.
Dans le même temps, ce scrutin devrait aggraver la crise politique dans laquelle le pays est plongé, surtout depuis que le chef de file de l’opposition, Juan Guaido, brandissant sa qualité de président de l’Assemblée nationale, s’est autoproclamé le 23 janvier 2019, président par intérim du Venezuela et est reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis.