Le Congrès américain est de plus en plus préoccupé par les allégations croissantes, notamment à l’encontre de banques américaines, sur des manipulations du Libor (London Interbank Offered ou Taux Interbancaire Offert à Londres). Le démocrate Tim Johnson, le président de la Commission bancaire du Sénat, a annoncé hier mardi que Timothy Geithner, le secrétaire américain au Trésor, et Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, seraient entendus à ce sujet d’ici la fin du mois.
Le Libor sert à fixer les taux d’intérêt d’une diversité de produits financiers tels que les prêts immobiliers, les prêts étudiants ou encore les cartes de crédit. Entre 2005 et 2009, de nombreuses banques sont accusées d’avoir appliqué des taux d’intérêt faussés suite à des manipulations du Libor. Parmi elles figurent les banques américaines Citigroup et JPMorgan Chase qui font partie des 18 institutions financières d’importance mondiale qui contribuent à la fixation du taux du Libor et de divers taux interbancaires. Des enquêtes ont été lancées sur elles. Cette affaire remet en cause l’efficacité de la surveillance des marchés par la Banque Centrale Américaine et la FED. David Kotok, le président du cabinet de conseil Cumberland Advisors propose un retrait du statut d’interlocuteur préférentiel accordé aux banques impliquées dans les manipulations de taux. Ce statut s’accompagne d’avantages lucratifs pour ses bénéficiaires comme la possibilité d’acheter des bons du Trésor directement au gouvernement.
Cette affaire est une vraie menace pour le système financier mondial. En cas d’émergence de preuves, elle pourrait se solder par plus de 200 milliards de dollars d’amendes et de dommages et intérêts, notamment pour les clients emprunteurs lésés.