Alors que plusieurs millions de membres de la minorité musulmane des Ouïghours sont détenus en secret dans des camps que Pékin présente comme des instituts de rééducation, la communauté internationale accroît la pression sur les autorités chinoises. Les Etats-Unis viennent d’annoncer de nouvelles sanctions contre plusieurs entreprises chinoises impliquées dans la répression des Ouïghours en Chine.
L’administration Trump a interdit lundi à 11 nouvelles entreprises chinoises d’acheter de la technologie et des produits américains sans licence spéciale. Parmi les entreprises sanctionnées se retrouvent les fournisseurs actuels et anciens des grandes marques internationales telles que Apple, Ralph lauren, Google, HP, Tommy Hilfiger, Hugo Boss et Muji. Washington affirme que les entreprises sont complices de violations des droits de l’homme dans la campagne chinoise visant les minorités musulmanes dans la région du Xinjiang.
La communauté internationale et les ONG de défense des droits de l’Homme dénoncent une campagne de ségrégation raciale, de lavage de cerveau et de stérilisation massive des femmes Ouïghoures. La répression est intense depuis au moins trois décennies, mais elle s’est considérablement accrue ces dernières années, avec des camps de travail, des déplacements forcés, dont des déportations d’une partie de la population ouïghoure dans le reste du territoire.
Les Etats-Unis ont adopté leurs sanctions dans le cadre d’un type de lois adoptées il y a six ans, les lois Magnitski, qui font référence à un opposant au régime russe de Vladimir Poutine, un juriste fiscaliste arrêté et mort dans des conditions terribles en prison. Cette loi permet d’interdire la venue sur le territoire américain, le gel des avoirs des personnes concernées et l’engagement à lancer des poursuites judiciaires.
Alors que les pays européens sont de plus en plus nombreux à condamner la répression des Ouïghours en Chine, les Européens réfléchissent à se doter d’un instrument similaire contre des gens dans des régimes autoritaires, qui sont convaincus d’avoir participé à des actes graves, délictueux et politiques. Les discussions ont lieu au plus haut niveau européens et 26 pays européens sont d’accord pour l’adopter, la Hongrie étant seule à opposer encore quelque résistances.