Téhéran attribue l’explosion au complexe nucléaire de Natanz à un acte de sabotage

Le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi a révélé ce dimanche que, selon les enquêtes de sécurité, un acte de «sabotage» est à l’origine de l’explosion qui a endommagé début juillet, le complexe nucléaire de Natanz, dans le centre de l’Iran.

Cité par l’agence officielle iranienne Irna, il a ajouté que les détails sur la manière dont l’explosion est survenue et les matériaux qui ont été utilisés seront « annoncés par les responsables de sécurité en temps voulu ».

Le 2 juillet, le site nucléaire iranien de Natanz a été l’objet d’une explosion suivie d’un incendie. L’OIEA avait précisé que le hangar touché, actuellement en construction, était un entrepôt sans matériel radioactif, qu’il n’y avait donc ni pollution radioactive, ni victime, mais qu’il y avait des dommages matériels importants susceptibles de ralentir le développement de centrifugeuses d’enrichissement d’uranium.

Le 3 juillet, au lendemain de l’explosion, Téhéran avait annoncé que les causes de l’incident avaient été établies mais avait refusé, pour des « raisons de sécurité », de les révéler au public.

Certains responsables iraniens avaient déjà avancé l’hypothèse d’un sabotage, pointant du doigt sans les accuser directement des ennemis comme Israël et les Etats-Unis, qui accusent l’Iran de développer un programme nucléaire militaire secret, ce que la République islamique dément.

D’une superficie de 100 000 mètres-carrés et construit à huit mètres sous terre, le complexe Martyr-Ahmadi-Rochan de Natanz est un des principaux centres du programme nucléaire iranien, placé sous très haute surveillance.

Après le retrait unilatéral en mai 2018, des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire conclu en 2015 et le rétablissement de plusieurs sanctions contre l’Iran, ce dernier a repris en septembre 2019 l’enrichissement de l’uranium sur le site de Natanz dans le cadre de sa politique de désengagement progressif à son tour dudit accord nucléaire.

Andreï Touabovitch