La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a saisi la justice européenne pour contester le plan de sauvetage de sa concurrente portugaise TAP par le gouvernement socialiste portugais.
Après avoir reçu l’aval de Bruxelles, Lisbonne a annoncé le mois dernier un accord pour renationaliser la compagnie TAP durement frappée, comme l’ensemble des transporteurs aériens, par la crise sanitaire liée au covid-19.
L’Etat portugais doit porter sa participation de 50 à 72,5% dans le capital de TAP, après le rachat pour 55 millions d’euros, de la moitié de la part du consortium privé Atlantic Gateway qui était contrôlé par l’homme d’affaires américain, David Neeleman.
Ce plan de sauvetage prévoit une aide pouvant atteindre 1,2 milliard d’euros et il sera assorti d’une restructuration de la compagnie aérienne impliquant notamment une réduction des liaisons et le nombre d’avions, afin de garantir sa viabilité à long terme.
Ayant décidé de se montrer temporairement plus flexible en matière d’aides d’Etat en raison des difficultés économiques, la Commission européenne a également donné la semaine dernière, son feu vert à une aide publique de 290 millions d’euros pour soutenir la compagnie aérienne Brussels Airlines, filiale du groupe allemand Lufthansa.
La crise du coronavirus a eu un impact majeur sur le transport aérien, conduisant nombre de gouvernements européens à voler au secours de leurs compagnies aériennes.
Ryanair, pour qui la pandémie ne doit pas conduire à fausser les règles de la concurrence, a déposé un recours contre la décision de la Commission européenne d’autoriser le plan de sauvetage du gouvernement portugais et conteste également les aides gouvernementales accordées à d’autres compagnies comme la compagnie scandinave SAS, Air France ou encore Lufthansa.