Pour la première fois depuis son empoisonnement présumé, l’opposant russe Alexeï Navalny encore hospitalisé à Berlin, a diffusé hier mardi sur Instagram un message et une photo de lui et sa porte-parole a laissé entendre qu’il reviendrait en Russie après son rétablissement.
A une photo jointe le montrant assis sur son lit d’hôpital en compagnie de son épouse, de son fils et de sa fille, Alexeï Navalny a écrit qu’il ne savait encore presque rien faire mais qu’il avait pu la veille, respirer sans l’intubation durant toute une journée. L’hôpital de Berlin où il est soigné a fait savoir qu’il pourra bientôt se passer de la respiration artificielle.
Ce premier message de Navalny intervient au lendemain d’une victoire électorale symbolique à Tomsk, où deux de ses partisans sont entrés au conseil municipal, une première. D’autres ont été élus dans la troisième ville du pays, Novossibrik, toujours en Sibérie.
C’est d’ailleurs à la fin d’un voyage en Sibérie consacré à la campagne électorale de ses candidats aux élections locales du 13 septembre et à des enquêtes sur la corruption des élites que, selon ses partisans, Alexeï Navalny a été empoisonné intentionnellement le 20 août à Tomsk.
Bien qu’exclu de la scène politique et médiatique nationale, Alexeï Navalny dispose d’un très large auditoire sur les réseaux sociaux et chez les jeunes, grâce notamment à ses enquêtes visant l’entourage du président Vladimir Poutine.
La Russie continue à affirmer être étrangère aux problèmes de santé du détracteur numéro un du Kremlin et dit ne voir aucun indice d’une tentative d’assassinat à l’aide d’un agent neurotoxique de type Novitchok, contrairement à ce qu’affirment trois laboratoires européens. Paris et Berlin ont de nouveau insisté lundi sur la nécessité d’une enquête russe sur cette affaire.
Or, Moscou refuse d’ouvrir une enquête criminelle sur l’affaire, car les médecins russes affirment n’avoir décelé aucune substance toxique dans l’organisme d’Alexeï Navalny lorsqu’il a été hospitalisé en Sibérie. Pour la Russie, qui met en doute la fiabilité des analyses allemandes, l’Union européenne ne cherche qu’un prétexte pour imposer de nouvelles sanctions à la Russie.