Les parlementaires indiens sont appelés jeudi à élire le nouveau chef d’Etat. Celui-ci succédera à Pratibha Patil, qui quittera cette fonction dès mardi prochain.
En Inde, le poste de président est essentiellement honorifique : bien que commandant suprême des forces armées, il n’exerce qu’un rôle de représentation. Et, ce scrutin ne concerne que les grands électeurs. Le chef d’Etat est donc élu pour une durée de 5 ans par les deux chambres du Parlement et les Assemblées d’Etat. Néanmoins, cette élection revêt un enjeu particulier car elle se déroule dans un contexte de crise politique et économique. Elle opposera Pranab Mukerejee, 76 ans, l’ancien ministre indien des Finances et candidat du pouvoir, à P.A. Sangma, 64 ans, de l’opposition. Le premier est archi-favori du fait de sa longue carrière politique. Pour beaucoup d’observateurs, il pourrait remporter ce scrutin haut-la-main, donc, avec plus de 70 % des voix. Ce qui lui permettra de peser de tout son poids dans l’organisation des élections générales de 2014. Son rival est beaucoup moins connu. Il est issu du Bharatiya Janata Party (BJP), une formation politique conservatrice, et a déjà occupé la présidence du parlement.
Malgré tout, le pays n’est pas à l’abri d’une surprise à l’issue du scrutin. Actuellement, la croissance indienne ne fait que s’effriter. Ce qui fait grossir le mécontentement dans la société, lequel peut se répercuter au parlement. Par ailleurs, le gouvernement indien, qui soutient M. Mukherjee, a été impliqué dans des scandales de tout genre. Ainsi, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.