Les Etats-Unis ont annoncé hier jeudi, l’application de nouvelles sanctions contre l’Iran visant à couper définitivement son secteur financier du reste du monde.
Ces mesures ciblent dix-huit grandes banques iraniennes et consistent en le gel des actifs détenus aux Etats-Unis par les entités figurant sur la «liste noire» de l’administration américaine et l’interdiction pour les Américains de faire affaire avec ces banques.
Les Etats-Unis prolongent aussi le champ des sanctions dites « secondaires » auxquelles s’exposent les tiers en cas d’échanges avec l’Iran, ce qui expose les banques étrangères au risque de perdre l’accès au système financier américain.
Ces mesures ont pour objectif de restreindre davantage les sources de revenus de l’Iran, sur fond de pressions croissantes de Washington contre Téhéran à l’approche de l’élection présidentielle américaine.
Les nouvelles sanctions devraient entrer en vigueur dans 45 jours, c’est-à-dire après la présidentielle américaine du 3 novembre mais avant la prise de fonctions du candidat vainqueur du scrutin, prévue le 20 janvier.
Dans un communiqué, le département américain du Trésor a indiqué que les interdictions ne s’appliquaient pas aux transactions concernant les produits agricoles, les biens alimenaires ou encore les médicaments, afin d’épargner les besoins de l’Iran en produits humanitaires.
Cela n’a pas empêché l’Iran, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif sur Twitter, d’accuser Washington de cibler sa capacité à acquérir les produits de première nécessité alors que le pays est durement touché par la crise sanitaire du coronavirus.
Le gouverneur de la banque centrale iranienne Abdolnaser Hemmati a minimisé l’impact de ces mesures tout en dénonçant dans un communiqué, le caractère politique des sanctions américaines, allusion faite à la politique intérieure des Etats-Unis et aux prochaines élections présidentielles.
De son côté, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo a prévenu que les Etats-Unis poursuivront leur campagne de pression économique maximale «tant que l’Iran n’acceptera pas de conclure une négociation globale qui s’attaque au comportement néfaste du régime» de Téhéran.