Le Nigéria a fait son entrée lundi dans la liste noire américaine des pays « particulièrement préoccupants » sur le plan de la liberté religieuse. L’an dernier, le gouvernement Trump s’était limité à placer ce pays « sous surveillance ».
C’est le ministre américain des Affaires étrangères, Mike Pompeo, qui a fait part de cette décision, considérant à l’occasion la liberté religieuse comme « la première des libertés ». « Le soutien des Etats-Unis à la liberté de religion est inébranlable », a posté le chef de la diplomatie américaine sur Twitter. « La liste noire annuelle montre que quand la liberté religieuse est menacée, nous agissons », a-t-il poursuivi.
Pour information, le Nigéria trouve sur cette liste les mêmes pays qu’en 2019, en l’occurrence l’Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, l’Erythrée, l’Iran, le Pakistan, le Tadjikistan et le Turkménistan.
Le secrétaire d’Etat américain n’y a pas mentionné l’Inde, contrairement à l’avis d’une commission consultative sur la liberté de religion internationale qui avait déploré, durant le printemps, une « détérioration drastique » sous l’exécutif dirigé par Narendra Modi, proche allié du président Trump.
Les motifs de l’indexation du Nigéria n’ont pas été dévoilés. Dans son dernier rapport sur la liberté de religion au niveau mondial paru en juin, le ministère américain des Affaires étrangères avait fait état de tensions entre le gouvernement de ce pays africain et l’organisation chiite radicale Mouvement islamique au Nigéria, dont les protestations sont souvent violemment réprimées.
La diplomatie américaine avait par ailleurs indiqué que l’Eglise catholique du Nigéria avait condamné l’interdiction de ce groupe. Dans le même rapport, le secrétariat d’Etat avait aussi parlé d’interpellations de musulmans dans l’Etat de Kano pour avoir mangé en public pendant le mois sacré du ramadan.