La pandémie de Covid-19 a accentué l’écart entre les plus riches et les plus pauvres

Oxfam affirme qu’en neuf mois seulement, les 1.000 milliardaires les plus riches au monde sont déjà parvenus à compenser les pertes causées par la crise liée au Covid-19, alors qu’il faudra plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques du coronavirus.

L’ONG appelle les gouvernements à opter pour des réformes économiques radicales pour réduire le fossé des inégalités entre ultra-riches et les moins nantis.

Dans son rapport intitulé «Le virus des inégalités», Oxfam, comme à son habitude, a parsemé son enquête annuelle menée auprès de 295 économistes dans 79 pays, d’illustrations évocatrices et de comparaisons révoltantes pour illustrer le gouffre abyssal qui sépare les plus riches du reste des gens les plus pauvres.

L’ONG affirme ainsi que le patron d’Amazon, Jeff Bezos, aurait très bien pu verser à ses quelque 768.000 employés une prime de 105.000 dollars et demeurer aussi riche qu’il l’était au début de la pandémie, et que les chefs d’entreprises les mieux rémunérés au Canada gagnent en deux jours seulement, le salaire annuel d’une infirmière.

Mais aussi que les dix hommes les plus riches du monde ont vu leur fortune totale augmenter de plus de 600 milliards de dollars depuis le début de la pandémie, une somme qui serait amplement suffisante, selon l’enquête, pour financer le vaccin contre la Covid-19 pour toutes et tous et faire en sorte que personne ne sombre dans la pauvreté à cause de la pandémie.

Pour enrayer cette dynamique, Oxfam propose que les gouvernements investissent dans les soins de santé universels, l’éducation et les services publics, et que les entreprises repensent leur modèle pour servir la société au lieu d’accorder des dividendes toujours plus colossaux aux riches actionnaires, et de mettre fin à l’extrême richesse par la mise en place de plafonds salariaux.

Comme chaque année, Oxfam a choisi de publier son rapport accablant sur les inégalités entre les riches et les pauvres, à la veille de l’ouverture du Forum économique de Davos, qui constitue la grande messe mondiale de l’élite politique et économique de la planète, avec de grands patrons et des chefs de gouvernement qui vont débattre dès ce lundi, des enjeux mondiaux, même si cette stratégie n’a eu jusqu’alors, que peu d’impact sur les décideurs libéraux.

 

Andreï Touabovitch