Le site web du gouvernement chinois du Xinjiang a annoncé mardi soir, que deux officiels ouïghours ont été condamnés à la peine capitale par le tribunal populaire supérieur du Xinjiang, en raison «d’activités séparatistes».
Cette condamnation intervient alors que Pékin est de plus en plus critiqué pour la répression des minorités musulmanes des Ouïghours dans cette région du nord-ouest de la Chine.
Il s’agit de Shirzat Bawudum, ancien responsable du département de la Justice du Xinjiang. Il a été condamné à mort avec deux ans de sursis pour avoir conspiré avec le Mouvement islamique du Turkestan Oriental (MITO), qui est inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’ONU mais a été retiré de celle des Etats-Unis en novembre dernier car Washington disait douter que ce mouvement continue d’exister, ait perçu des pots-de-vin et mené des activités sécessionnistes.
Le second officiel, Sattar Sawut, ancien directeur du département de l’Education du Xinjiang, a été également condamné à la peine capitale avec deux ans de sursis pour avoir autorisé l’insertion de contenus jugés en lien avec le séparatisme ethnique, le terrorisme et le radicalisme islamiste dans des manuels scolaires de langue ouïghoure.
Selon le tribunal, ces manuels, qui ont été utilisés pendant treize ans, ont incité aux émeutes d’Urumqi, la capitale du Xinjiang, en 2009. Généralement, les condamnations à mort avec sursis en Chine sont commuées en peine de prison à perpétuité.
La région autonome du Xinjiang fait l’objet de tensions entre la majorité musulmane, principalement ouïghoure, et la minorité Han, Chinois de souche.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, évoquent un « génocide » dont les Ouïghours seraient victimes et des organisations de défense des droits de l’homme accusent Pékin d’avoir interné depuis 2017, plus d’un million de Ouïghours dans des centres de rééducation politique.
Le régime communiste dément ce chiffre et assure qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle » destinés à éloigner les Ouïghours de l’islamisme et du séparatisme, après une série d’attentats qui leur ont été attribués.