Le Haut Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme (HCDH) a épinglé le pouvoir algérien en lui imputant l’entière responsabilité de la mort de deux orpailleurs sahraouis brûlés vifs en octobre 2020, par les soldats de l’armée algérienne, près des camps de Tindouf.
Dans une correspondance adressée le 7 janvier 2021 au gouvernement algérien, les rapporteurs spéciaux du HCDH ont stigmatisé les «violations systématiques commises par les forces de sécurité algériennes» contre les civils sahraouis séquestrés contre leur gré dans des camps de fortune implantés dans le sud-ouest du territoire algérien.
La communication du HCDH reprend l’essentiel des accusations portées par les familles des victimes contre les autorités algériennes, et fustige ces abus qui «semblent s’inscrire dans une tendance plus générale de violations systématiques commises par les forces de sécurité algériennes».
Pour rappel, les deux orpailleurs sahraouis qui recherchaient des pépites d’or dans une vieille une mine située non loin des camps de Tindouf, ont été surpris au fond d’un puits, par des éléments de l’armée algérienne qui les ont aspergés d’essence et mis le feu.
A présent le HCDH exige du gouvernement algérien d’«enquêter sur les abus et les violations des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, car les abus allégués se sont produits sur le territoire algérien et relèvent donc de sa juridiction territoriale», souligne la communication.
La requête du Haut Commissariat intervient à la suite d’une plainte déposée à ce sujet, par une ONG auprès de la Rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires.
En plus suite à leurs accusations et à cette plainte, ajoute la communication du HCDH, «les familles des réfugiés sahraouis craignent des représailles en raison de l’usage excessif de la force par les forces de sécurité algériennes».