L’Australie a décidé d’annuler un accord commercial avec Pékin dans le cadre du très ambitieux programme chinois des «Nouvelles routes de la Soie», une décision condamnée par la Chine et qui vient accroître davantage les tensions entre les deux pays.
Le gouvernement australien a décidé mercredi d’annuler deux contrats passés avec Pékin par la Victoria, l’un de ses six Etats fédérés, qui dataient de 2018 et 2019 et qui fixaient simplement un cadre de coopération dans le cadre du programme chinois des « Nouvelles routes de la Soie ».
Ces contrats donnaient à la Chine la possibilité d’investir dans la région, et aux entreprises du Victoria de participer aux projets chinois à l’étranger. Aucun projet particulier n’y était associé à ce stade.
Pour justifier sa décision, le gouvernement central australien a brandi l’argument des « intérêts nationaux supérieurs », affirmant que Pékin utilise ce type d’accord « à des fins de propagande », et que les accords annulés n’étaient pas conformes à sa politique étrangère et son objectif d’une zone indo-pacifique « libre et ouverte ».
Depuis sept ans, la Chine a initié des milliers d’accord de ce genre pour développer ses routes commerciales dans le monde, avec pas moins de 143 pays, en proposant de construire des ports, des chemins de fer, des centrales électriques. Des centaines de milliards de dollars ont déjà été investis.
Si la décision de l’Australie reste symbolique, elle n’en est pas moins marquante et pourrait faire des émules, de nombreux pays s’interrogeant sur le risque de se retrouver financièrement pieds et poings liés à la Chine. La Chine a dénoncé une «mentalité de guerre froide» et menace de prendre des représailles contre l’Australie.