Alors que l’opposant emprisonné apparaissait en public pour la première fois depuis la fin de sa grève de la faim entamée pour dénoncer ses conditions de détention, les bureaux régionaux d’Alexeï Navalny en Russie ont annoncé hier jeudi, leur auto-dissolution face à la menace d’être déclarés «extrémistes».
C’est sur les réseaux sociaux que Léonid Volkov, le directeur du réseau régional de l’opposant, a annoncé cette auto-dissolution, précisant que certains de ces 37 bureaux poursuivraient leurs activités de façon indépendante.
L’auto-dissolution de ce réseau prend de vitesse la procédure de justice, dont une audience se déroulait hier jeudi à la demande du parquet, qui vise à déclarer le FBK (Fonds de lutte contre la corruption) et ses bureaux régionaux «extrémistes», ce qui exposerait ses membres ou ses sympathisants à de longues peines de prison.
Un tribunal de Moscou leur a déjà interdit cette semaine pratiquement toute activité, comme publier des contenus sur internet, organiser des manifestations et participer aux élections.
Le FBK a été fondé en 2011 par Alexeï Navalny et est connu depuis pour ses enquêtes dénonçant la corruption des cercles du pouvoir russe. La plus retentissante parue en janvier accusait le président Vladimir Poutine de s’être fait construire un palais sur la mer et sont ampleur a contraint le président russe à démentir personnellement.
Les bureaux d’Alexeï Navalny diffusent également leurs propres enquêtes, mais organisent surtout les campagnes de « vote intelligent », consistant à inciter à soutenir le candidat ayant le plus de chance de battre celui du Kremlin, quelle que soit sa couleur politique.
Dans le même temps, la comparution d’Alexeï Navalny devant un tribunal moscovite pour l’appel de sa condamnation à une amende en mars, dans une affaire de diffamation visant un ancien combattant de la Deuxième guerre mondiale, s’est soldée par une confirmation de son amende d’environ 9.400 euros.