Une étude du Fonds mondial pour la nature (WWF – World Wide Fund for Nature) et de Greenpeace, publiée ce mardi révèle que les émissions de CO2 financées par les banques et gestionnaires d’actifs au Royaume-Uni représentent près du double de celles rejetées par l’ensemble du pays.
Le WWF et Greenpeace précisent être arrivées aux conclusions que les émissions de CO2 associées aux sociétés financières analysées s’élèvent à 805 millions de tonnes, avec un peu plus de la moitié pour les banques, le reste pour les gestionnaires d’actifs, d’après leurs données publiées à partir de 2019. Cela représente preque 1,8 fois les émissions produites à l’intérieur du Royaume-Uni.
L’étude porte sur 15 banques et dix gestionnaires d’actifs qui sont présents au Royaume-Uni mais pas toutes des institutions britanniques. Mais elle n’inclut pas les assurances, ce qui sous-entend une large sous-évaluation de l’empreinte carbone de la finance britannique qui devrait, selon l’étude, être considérée comme un secteur à fortes émisions de carbone à l’instar des secteurs pétrolier, minier ou aérien.
Un rapport d’une autre ONG écologiste, Reclaim Finance, accusait début mai les grandes banques britanniques, malgré leurs annonces en faveur de la neutralité acrbone, d’être à «l’avant-garde du financement du pétrole, charbon et autres hydrocarbures».
Une autre étude menée par plusieurs ONG en mars avait également pointé l’augmentation des financements accordés aux producteurs d’énergies fossiles par les grandes banques britanniques entre 2016 et 2020.
L’étude de WWf et de Greenpeace estime que le secteur financier peut attirer le capital vers des produits durables à travers des produits tels que les obligations et prêts verts, et peut aussi mieux faire pour faire face à sa propre performance environnementale avec des objectifs sociaux écologiques et des engagements vers la neutralité carbone.
Tanya Steele, la directrice exécutive de WWF, a appelé le gouvernement britannique à exiger des «institutions financières d’avoir un plan pour parvenir à la neutralité carbone incluant leurs investissements», alors que le Royaume-Uni vise la neutralité carbone d’ici 2050.