Le Center for Global Development, un groupe de réflexion à but non lucratif basé à Washington DC et à Londres, vient de publier une étude selon laquelle le nombre de morts en Inde lié au Covid-19 pourrait être dix fois supérieur aux chiffres officiels et atteindre les 4 millions.
L’Inde comptait hier mardi 414 482 morts et plus de 30 millions de contaminations dus au Covid-19, ce qui est le troisième bilan le plus élevé au monde après ceux des Etats-Unis (609 000 morts) et du Brésil (542 000). Mais le rapport du Center for Global Development effectué sur une période allant de janvier 2020 à juin 2021 estime qu’entre 3.4 et 4.7 millions de morts seraient imputables au coronavirus.
De nombreux experts avaient déjà averti des failles du système de santé local pouvant mener à ce genre d’écart entre le nombre de morts comptabilisés et le nombre réel de morts. L’étude se fonde sur l’estimation de la « mortalité excédentaire », soit la comparaison entre le nombre de décès actuel et celui antérieur à la pandémie.
Selon The Guardian, pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont utilisé les données du système d’état civil enregistrant les naissances et les décès dans sept Etats, des tests sanguins montrant la prévalence du virus en Inde ainsi que les taux de mortalité mondiaux du Covid-19, et une enquête économique auprès de 900 000 personnes réalisée trois fois par an.
L’Inde traverserait ainsi la pire tragédie humaine depuis son indépendance. Le pays de 1.3 milliard d’habitants a été submergé par une vague de contagion très importante durant ce printemps 2021. Des centaines de milliers de cas étaient enregistrés par jour dans le pays dans les pires journées de la deuxième vague. Celle-ci est notamment due à l’apparition du variant Delta beaucoup plus contagieux que la souche originale du virus et plus contagieux que le variant Alpha.