La Fédération des scientifiques américains (Federation of American Scientists) a publié cette semaine un rapport selon lequel la Chine construit une nouvelle base dans l’est du Xinjiang pour le lancement de missiles balistiques, qui pourraient être nucléaires, quasiment hors d’atteinte des missiles de croisière américains.
Ce rapport montre des images satellites prises dans la province du Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, où apparaissent les travaux d’un champ de silos de stockage de missiles nucléaires en construction près de la préfecture de Hami, dans l’est du Xinjiang, à 2.200 kilomètres à l’ouest de Pékin.
Selon ce rapport, le site d’une superficie de 800 kilomètres carrés, pourrait accueillir environ 110 silos creusés dans le sol pour stocker et lancer des missiles nucléaires.
Il s’agit du deuxième silo de ce genre découvert en Chine en l’espace de deux mois. Mais celui-ci, avec quatorze silos déjà construits et dix-neuf autres en chantier, est dans un état d’avancement moindre que le premier.
Début juillet, des informations révélaient que la Chine avait commencé à construire 120 nouveaux silos destinés à accueillir des missiles balistiques intercontinentaux à Yumen, à 500 kilomètres de Hami, dans une zone désertique de la province du Gansu. Jusqu’alors la Chine ne comptait que 20 de ces silos à missiles.
Tous sites confondus, avec celui de Jilantai, en Mongolie, Pékin va donc multiplier par dix sa capacité actuelle de lancement de missiles balistiques, ajoute le rapport. A ces silos s’ajoutent une centaine de systèmes de lancement mobiles que la People’s Liberation Army Rocket Force déploie à partir d’une douzaine de bases.
Les ambitions de Pékin dans le nucléaire viennent renforcer les inquiétudes des Etats-Unis. L’année passée, le Pentagone affirmait que la Chine comptait multiplier par deux le nombre de ses missiles nucléaires.
L’on estime à 350 ogives nucléaires l’étendue de l’arsenal chinois, contre tout de même environ 4.000 pour les Etats-Unis et la Russie, soit 90% de l’arsenal nucléaire mondial. Ces derniers se préparent à des discussions autour du contrôle de l’armement, alors que la Chine se tient pour l’instant à l’écart de ces discussions.