Retrait d’une statue commémorant la répression de Tiananmen à Hong Kong

Les responsables de l’université de Hong Kong (HKU) ont annoncé ce jeudi, qu’une statue rendant hommage aux victimes de la répression de Tiananmen, le «Pilier de la honte», a été retirée du siège de l’institution après 24 ans de présence.

Selon l’université, la statue a été mise à l’abri des regards hier mercredi, derrière des bâches et des barrières avant d’être déboulonné ce jeudi matin pour être entreposée ailleurs. Elle assure que personne n’avait obtenu l’autorisation formelle d’exposer cette statue et cite une ordonnance criminelle datant de l’époque coloniale, qui inclut le crime de sédition, pour justifier son retrait.

En octobre déjà, citant des risques juridiques sans les préciser, les responsables de l’université de Hong Kong avaient ordonné le retrait de cette sculpture haute de 8 mètres, représentant un enchevêtrement de cinquante corps déformés par la douleur.

Le retrait de la statue a été décrié par des militants pro-démocratie exilés, toujours très suivis par leurs nombreux abonnés sur les réseaux sociaux. Son auteur, le sculpteur danois Jens Galschiot affirme que sa sculpture reste une propriété privée et a annoncé des poursuites judiciaires si son œuvre venait à être détruite.

Hong Kong a longtemps été le seul endroit en Chine où la commémoration des évènements de Tiananmen était tolérée. Mais après les grandes et parfois violentes manifestations de 2019, Pékin a multiplié les actions pour imprimer sa marque autoritaire sur l’ancienne colonie britannique. Ainsi, les lieux et les groupes commémorant la répression du 4 juin 1989 sont devenus la cible de la loi draconienne sur la sécurité nationale imposée par Pékin dans l’ancienne colonie britannique.

Andreï Touabovitch