Les Etats-Unis et la Russie ont entamé dimanche soir à Genève, des pourparlers pour tenter de désamorcer la crise explosive qui se joue autour de l’Ukraine et éviter un conflit imminent.
Ces discussions s’annoncent pour le moins compliquées, les camps se montrant fermes sur leurs positions. Un dîner de travail de deux heures a réuni hier soir la secrétaire d’Etat adjointe américaine, Wendy Sherman et le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. Une journée de négociations doit suivre ce lundi.
En plus de ces discussions américano-russes, une réunion Otan-Russie est prévue mercredi à Bruxelles, puis une rencontre jeudi à Vienne, de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), pour inclure les Européens, qui redoutent d’être marginalisés.
S’ils ont toujours déclaré être favorables à la voie diplomatique, les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine s’étant entretenus à deux reprises depuis le début de cette nouvelle crise, les Etats-Unis et la Russie se sont fermement positionnés avant ces négociations. Washington a avancé le risque d’une «confrontation» et Moscou a exclu toute concession.
Les Occidentaux et Kiev accusent les Russes d’avoir massé près de 100.000 soldats à la frontière ukrainienne en vue d’une potentielle invasion, et ont menacé Vladimir Poutine de sanctions «massives» et sans précédent si son armée attaquait à nouveau l’Ukraine. Ces sanctions pourraient aller jusqu’à exclure la Russie des rouages de la finance mondiale et empêcher l’entrée en fonction du gazoduc Nord Stream 2, cher au Kremlin.
En face, le président Poutine, qui nie toute intention d’invasion de l’Ukraine, a menacé d’une réponse «militaire et technique» en cas de «maintien de la ligne très clairement agressive» de ses rivaux occidentaux.
Le Kremlin affirme que c’est l’Occident qui provoque la Russie en stationnant des militaires à ses portes et en armant les soldats ukrainiens qui combattent des séparatistes pro-russes dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, et réclame un grand traité excluant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan et le retrait des soldats américains des pays les plus orientaux de l’Alliance atlantique.
Mais les Américains assurent ne pas vouloir réduire leurs effectifs en Pologne ou dans les pays baltes, et menacent de les renforcer si les Russes passent à l’offensive.