Emboîtant le pas au président des Etats-Unis, Joe Biden, le ministre britannique des Entreprises et de l’Energie, Kwasi Kwarteng a annoncé hier mardi sur Twitter, que le Royaume-Uni va arrêter d’ici la fin de cette année les importations de brut et produits pétroliers russes en réaction à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.
Le ministre a précisé que ce délai fixé à la fin de l’année doit « donner au marché, aux entreprises et à la chaîne d’approvisionnement assez de temps pour remplacer les importations russes qui représentent 8% de la demande britannique», rappelant que le Royaume-Uni « est un producteur important de pétrole et produits pétroliers et qu’il dispose également de larges réserves».
Kwasi Kwarteng a profité de l’occasion pour relever que le marché pétrolier a déjà « commencé à ostraciser le pétrole russe, avec près de 70% déjà incapable de trouver acheteur» et que le Royaume-Uni n’est pas dépendant du gaz naturel russe qui ne représente que 4% des importations du pays.
Les Etats-Unis, qui ont aussi imposé hier mardi un embargo sur les importations de pétrole et de gaz russes, font pression depuis plusieurs jours, sur les pays européens qui pout l’instant, refusent de s’aller à la démarche de Washington, car beaucoup sont largement dépendants des hydrocarbures russes, à l’instar de l’Allemagne ou de la Finlande.
Si le boycott des énergies russes affecte peu les économies des Etats-Unis, exportateurs nets d’énergie car ils en produisent plus qu’ils n’en consomment, et du Royaume-Uni, qui tire la moitié de son approvisionnement en gaz de sources nationales et une bonne partie du reste en importations de la Norvège et du Qatar, il n’en est pas de même pour leurs autres alliés européens, ce qui explique l’annonce du président américain Joe Biden de contribuer à « réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis de l’énergie russe ».
Les importations russes assurent 40% des besoins de l’Union européenne en gaz naturel et 30% en pétrole, avec une grande diversité entre les pays. Certains d’entre eux, comme la Lettonie ou la République tchèque, sont dépendants à 100% du gaz russe. L’Allemagne s’approvisionne également largement en hydrocarbures russes.