Un magistrat de la Cour suprême brésilienne avait accordé un délai de 24 heures à Telegram pour éviter son blocage, avant de lever, dimanche, cet ultimatum, jugeant que la messagerie en ligne avait suivi les consignes judiciaires.
Estimant que les demandes de la plus haute instance judiciaire du Brésil ont été «pleinement satisfaites», «je révoque la décision de suspendre complètement et intégralement le fonctionnement de Telegram au Brésil», a mentionné le magistrat Alexandre de Moraes dans un arrêt publié par la Cour suprême.
Vendredi dernier, ce juge avait décidé de bloquer Telegram, la messagerie en ligne très populaire au Brésil, où elle est utilisée entre autres, par le chef d’Etat brésilien Jair Bolsonaro. La décision de suspension «est irrecevable», avait réagi ce dernier, jugeant que la mesure prise par le magistrat allait toucher «70 millions de personnes».
Le lendemain, le juge Alexandre de Moraes avait finalement accordé 24 heures à Telegram pour régulariser sa situation, jugeant que la messagerie s’était alors «partiellement conformée aux ordres judiciaires».
Cet ultimatum avait été décidé après que le Russe Pavel Durov, initiateur de Telegram, ait adressé des excuses à la Cour suprême du Brésil, évoquant un «problème de communication» tout en demandant un nouveau délai pour satisfaire les exigences de la justice brésilienne.
D’après Alexandre de Moraes, cette messagerie a pris plusieurs mesures pour combattre la désinformation, parmi lesquelles la possibilité de dénoncer des publications estimées inexactes et le blocage de profils qui diffusent de la désinformation.
Ce juge a aussi exigé la suppression d’un post du président brésilien datant d’août dernier dans lequel il remettait en question, sans le prouver, la fiabilité du système de vote électronique de son pays. Depuis samedi, cette publication n’apparaît plus.