Confronté à de graves problèmes financiers, le gouvernement japonais a annoncé vendredi sa décision de réduire ou de reporter un bon nombre des dépenses des ministères. Ce, afin de se focaliser sur les besoins primordiaux de l’archipel.
Finis les coups de fils inutiles dans les institutions de l’Etat ou certaines allocations destinées aux entreprises et universités publiques : « le gouvernement va manquer d’argent. Ce n’est pas une fiction. C’est une menace réelle », a déclaré le ministre japonais des Finances, Jun Azumi, chargé de l’immense responsabilité d’annoncer la mauvaise nouvelle. Précisant tout de même la poursuite de la reconstruction des régions victimes du tsunami, l’argentier du gouvernement japonais n’a évoqué qu’une seule issue à cette cure d’austérité draconienne : émettre de nouvelles obligations à hauteur de 38 335 milliards de yens, soit environs 450 milliards de dollars américains. Mais, le gouvernement, qui se charge habituellement de ce genre de missions, doit, au préalable, obtenir l’aval du parlement. Si sa chambre basse, contrôlée par le parti au pouvoir, a adopté aisément la semaine dernière une loi allant dans ce sens, il est très peu probable que celle-ci traverse le Sénat majoritairement constitué d’opposants.
D’ailleurs, c’est une occasion en or pour cette dernière famille politique de mettre une pression supplémentaire sur le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, et son gouvernement. En effet, l’opposition réclame des législatives avancées, ce que le chef du gouvernement a déjà accepté mais sans préciser la date du scrutin. Aussi, ses adversaires politiques ont décidé de passer à la vitesse supérieure : la plupart des formations politiques de l’opposition se sont mises d’accord pour ne plus prendre part aux sessions parlementaires. Une attitude qui poussera M. Noda à dissoudre l’Assemblée nationale et, de ce fait, à organiser des élections. Le gouvernement est donc loin d’être sorti de l’auberge.