Malgré le départ du groupe De Beers, le diamant continue à être exploité par des mineurs clandestins à Komaggas. Un business non sans risques.
En Afrique du Sud, l’exploitation des mines désaffectées est un marché estimé à 5 milliards de rands (600 millions de dollars américains). Avec un tel un chiffre, la tentation est grande. Ainsi, selon le travailleur social Andy Pienaar, « plus de 60 % de la population active (de Komaggas) est occupée dans le trafic de diamants illégaux ». La majorité des habitants de cette ville aride du nord-ouest du pays sont présentement réduits à l’assistance sociale. Pourtant, quelques années plus tôt, ce n’était guère le cas : y exploitant de nombreux gisements, De Beers comptait pas moins de 3000 personnes dans son effectif au Namaqualand, la province de Komaggas. Aujourd’hui, le groupe minier ayant déserté le coin, les autochtones essayent de survivre avec ce qu’il a bien voulu leur laisser. Si la plupart des mineurs clandestins ne gagnent pas grand-chose, d’autres tirent leur épingle de ce jeu dangereux. Ainsi, un d’entre eux a déclaré avoir gagné 40 000 rands (environs 50 000 dollars américains) en trois ans de business.
Néanmoins, le revers de la médaille n’est pas aussi éclatant : pas plus tard qu’en mai dernier, une dizaine de ces mineurs du soir sont morts suite à un glissement de terrain dans un gisement abandonné. Cela n’a pas suffi à dissuader leurs nombreux collègues. D’autant plus que cette violation de domicile n’est passible que d’une amende de 300 rands (35 dollars américains) selon la législation en vigueur. Ainsi, De Beers milite pour un durcissement de ces dispositions.