Le président en exercice de l’organisation des Etats ouest-africains, Umaro Sissoco Embalo, a affirmé jeudi à Bissau avoir convaincu la junte guinéenne de réduire la transition de trois à deux ans.

«J’étais à Conakry avec le président de la commission (de la Cédéao) pour faire comprendre à la junte militaire la décision du Sommet des chefs d’Etat que la transition ne peut pas dépasser les 24 mois. Eux avaient proposé 36 mois, mais on a réussi à les convaincre», a déclaré M. Embalo à Bissau au cours d’une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron.

Des échauffourées ont éclaté jeudi entre de jeunes manifestants et les forces de l’ordre dans plusieurs endroits de la capitale, Conakry, à l’appel du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

La coalition créée en novembre 2019 contre un troisième mandat de l’ex-président guinéen Alpha Condé, a appelé à une marche pacifique pour dénoncer la «gestion unilatérale de la transition» par la junte, ainsi que son «refus systématique d’ouvrir un cadre de dialogue crédible» pour définir les termes de la transition.

«Nous sommes dans la rue parce que nous avons épuisé toutes les voies de recours. Le dialogue nous a été refusé par junte. Elle a décidé de gérer la transition de façon unilatérale. Aujourd’hui je crois que la junte est en train de perdre en crédibilité», a déclaré Ibrahima Diallo, responsable des opérations de la coalition.

Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), s’est jusque-là engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.