En pleine ébullition sociale dans un contexte de forte inflation, le gouvernement britannique conservateur de Rishi Sunak a annoncé hier jeudi qu’il allait introduire une législation composant un service minimum concernant les secteurs clés dans les prochaines semaines pour contrer les conséquences des grèves.
Ce service minimum portera essentiellement sur six domaines à savoir la santé, les chemins de fer, l’éducation, les pompiers, le démantèlement nucléaire et la sécurité des frontières. Des consultations vont être lancées pour définir ce seuil minimal. Les grèves seront décrétées illégales si un service minimum n’est pas assuré et les employeurs pourront alors poursuivre les syndicats en justice et limoger des salariés.
Le ministre aux Entreprises Grant Shapps a déclaré que « l’introduction de niveaux de sécurité minimums rétablira l’équilibre entre ceux qui cherchent à faire grève et la protection du public contre des perturbations disproportionnées ».
Les syndicats se sont immédiatement insurgés contre ces nouvelles lois « antigrève » et des perspectives de recours juridiques émergent déjà. Le parti travailliste a aussi exprimé son opposition. Son leader Keir Starmer a prôné le dialogue avec les syndicats pour arriver à des compromis et s’est engagé à abroger la loi s’il était élu en 2024.
Cela faisait des mois que les conservateurs promettaient de durcir la législation encadrant le droit de grève, et ce alors que plusieurs mouvements sociaux, qu’il s’agisse des infirmières, des ambulanciers, des postiers, de la police aux frontières et bien sûr des chemins de fer paralysent le pays.
Depuis un mois et demi, les mouvements de grève se multiplient avec une ampleur que le pays n’avait pas connue depuis des décennies. Et ce alors que l’inflation frôle les 11%. Face à ces mouvements, le gouvernement a adopté un ton ferme, refusant jusqu’ici les hausses de salaires demandées dans le secteur public et appelant l’armée à la rescousse pour pallier l’absence des grévistes.