« L’Iran profite de ses relations étroites avec l’Algérie pour fournir des drones à des acteurs étatiques et non étatiques d’Afrique du Nord, connus pour leur extrémisme », estime le spécialiste en relations internationales Bill Mikhail dans le média Newslooks.
L’Iran « a déjà doté le polisario de drones sophistiqués. Récemment, Antonio Lopez Isturiz White, membre du Parlement européen, a mis en garde contre les menaces du polisario contre l’armée marocaine », ajoute Bill Mikhail qui a enseigné notamment à l’université George Washington.
Dans une lettre au haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, l’eurodéputé s’est interrogé sur les informations dont dispose la Commission au sujet des drones iraniens fournis au Front Polisario. L’utilisation de ce matériel militaire « représente un risque grave pour la sécurité et la stabilité déjà fragiles de la région », ajoute-t-il.
Cela présente aussi « un risque évident pour le l’accord de cessez-le-feu de l’ONU de 1991 et met en péril le processus de paix, le travail de la mission de l’ONU au Sahara et les efforts diplomatiques de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU ».
Pour le spécialiste américain, « les drones que l’Iran a donnés au Polisario sont des drones de combat et ils ne sont qu’à quelques heures de nos côtes ». Omar Mansour, un des chefs du Polisario « a confirmé que l’Iran avait envoyé des drones à son organisation en 2022. Cela s’est produit lors d’une conférence de presse qu’il a tenue en Mauritanie », rappelle Bill Mikhail.
Avec ces drone, le polisario pourrait cibler les « aéroports et les avions à l’intérieur du Maroc, de la même manière que les rebelles yéménites Al Houthi, soutenus par l’Iran, tirent leurs missiles à l’intérieur de l’Arabie saoudite ».
Le Maroc « a le droit absolu d’adopter toutes les mesures et toutes les stratégies pour protéger sa population », ajoute l’analyste américain, soulignant que les drones iraniens sont « en train de déstabiliser toute la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. L’Iran s’efforce de faire des drones un type de guerre courant dans le monde arabe ».
Rappelant que « le polisario et d’autres groupes rebelles et terroristes obtiennent ces drones grâce à la médiation algérienne », Bill Mikhail relève que « cela soulève la question de savoir quelles sont les motivations politiques cachées de l’aide algérienne à l’Iran pour étendre son hégémonie en Afrique du Nord ».
Ces drones « peuvent perturber la navigation en Méditerranée de la même manière qu’ils perturbent la navigation dans le Golfe, ajoute le spécialiste américain, regrettant qu’aucune sanction n’ait « encore été imposée à ces groupes qui reçoivent les drones meurtriers de l’Iran ».