L’ex-ministre mauritanien des Finances, Sidi Ould Tah, élu hier jeudi à Abidjan (Côte d’Ivoire), président de la Banque africaine de développement (BAD) par un score massif des membres régionaux et non-régionaux, envisage de gouverner autrement l’institution panafricaine.
«J’ai prouvé mon style de leadership transformateur qui a élevé la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique) au rang d’acteur de premier plan dans le paysage du développement africain», a-t-il rappelé, suggérant que «la BAD doit abandonner les modèles bureaucratiques traditionnels pour une approche plus fluide et axée sur les résultats».
Son programme de gouvernance durant son mandat à la tête de la BAD, s’appuie sur 4 points-clés : renforcer les institutions financières régionales, affirmer l’indépendance financière de l’Afrique sur les marchés mondiaux, utiliser la dynamique démographique comme levier de développement et construire des infrastructures résilientes face au changement climatique.
Concrètement, l’ex-patron de la BADEA prône une rupture «avec les approches du passé dans un monde où les défis et opportunités de l’Afrique ont pris une nouvelle dimension». «Bien que l’Afrique soit un contributeur minimal aux émissions mondiales de CO₂, elle subit de plein fouet les effets du changement climatique. Il est donc impératif d’intégrer des pratiques durables et d’exploiter les énergies renouvelables dans les projets de développement», insiste-t-il.
Polyglotte (français, anglais, arabe, wolof), Sidi Ould Tah compte pallier le prochain défaut de financement de 500 millions de dollars des USA au Fonds de la BAD, avec une quête de financement plus accrue dans le monde arabe.
Ministre de l’Economie de 2008 à 2015, à 60 ans, Sidi Ould Tah est titulaire d’une Maîtrise en économie de l’Université de Nouakchott et d’un Doctorat de l’Université de Nice. Le nouveau patron de la BAD entre en fonction en septembre prochain.