Un document émanant de sources proches du régime militaire algérien circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, prétendant que deux officiers marocains auraient été tués et un autre blessé lors d’une attaque iranienne sur des sites militaires israéliens, alors qu’ils suivaient une formation dans la base de Meron, en Israël.
L’information, non sourcée, repose sur un document au style non conforme aux standards des rapports militaires ou diplomatiques et a rapidement été qualifiée de Fake news par plusieurs experts en désinformation et médias spécialisés dans l’analyse des campagnes de propagande.
Selon plusieurs analystes, cette fausse information s’inscrit dans un contexte de tension régionale où le régime algérien a multiplié les efforts pour discréditer le Maroc sur la scène internationale. « C’est une stratégie classique de guerre informationnelle. On fabrique un récit sensationnel en le liant à un événement réel, ici, l’attaque iranienne contre Israël, pour lui donner une apparence de crédibilité », explique un spécialiste du renseignement à Paris.
Le Maroc et Israël ont renforcé leur coopération depuis la normalisation de leurs relations diplomatiques en 2020. Cette coopération inclut notamment des échanges dans les domaines technologique, sécuritaire et militaire. Cependant, aucune preuve fiable n’indique la présence d’officiers marocains dans des zones visées par l’Iran lors de ses récentes frappes.
Du côté officiel marocain, aucune réaction n’a été enregistrée pour le moment, probablement pour ne pas accorder d’importance à ce qui est perçu comme une provocation médiatique sans fondement.
Depuis la détérioration des relations diplomatiques entre Rabat et Alger en 2021, les campagnes de désinformation à connotation militaire ou sécuritaire se sont multipliées. L’objectif : semer le doute, affaiblir l’image du Maroc et alimenter les tensions régionales.
« Ce genre de fausses allégations cherche aussi à jouer sur la sensibilité de l’opinion publique arabe à l’égard des relations avec Israël », précise un analyste du Centre pour la Lutte contre la Désinformation (CLD), basé à Bruxelles.
En l’absence de preuves crédibles et en raison de la provenance hautement suspecte de ce document, cette prétendue mort d’officiers marocains en Israël relève clairement de la désinformation. Elle illustre une nouvelle tentative du régime algérien de manipuler l’opinion à travers des récits fallacieux, dans un climat géopolitique déjà tendu.