Passeports saisis à Lisbonne : Bissau exige des excuses et la restitution immédiate des documents

Le gouvernement de la Guinée-Bissau a exprimé, lundi 26 mai, son mécontentement face à la saisie de 353 passeports guinéens à l’aéroport de Lisbonne par les autorités portugaises, exigeant leur restitution immédiate.

Lors d’une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères, Carlos Pinto Pereira, a dénoncé la manière dont l’affaire a été traitée par la police portugaise et relayée par les médias. Il a précisé que les documents saisis étaient des passeports de courtoisie délivrés aux pèlerins à destination de La Mecque, légalement émis avec l’autorisation du gouvernement bissau-guinéen, et destinés à être détruits après le retour.

Le ministre a qualifié de « grave et injustifiée » la diffusion médiatique insinuant une utilisation frauduleuse des passeports, affirmant que Lisbonne avait été informée de leur légalité. Il a reconnu une erreur administrative : la déclaration accompagnant les documents aurait dû être émise par la direction consulaire compétente, et non par une autre autorité, ce qui a pu prêter à confusion.

Carlos Pinto Pereira a averti que la non-restitution rapide des passeports compromettrait leur utilité et causerait des pertes matérielles. Il a aussi critiqué un reportage de la chaîne publique RTP affirmant que 45 % des nouveau-nés en Guinée-Bissau mourraient avant 30 jours, qualifiant cette information de « totalement fausse », sans toutefois fournir de chiffres alternatifs.

Le ministre a accusé les médias portugais d’adopter une attitude biaisée envers la Guinée-Bissau, surtout lorsque le pays est dirigé par un président d’origine musulmane, comme Umaro Sissoco Embaló, et a averti que de telles pratiques pourraient entraîner des mesures diplomatiques si elles se répétaient.

 

Andreï Touabovitch