Saisie par 5 ONG pour le viol des droits d’une communauté indienne, l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) va entendre Michelin le mois prochain à Paris. Par la même occasion, cette institution procédera à l’audition de l’accusation.
Le géant français de la fabrication des pneus développe actuellement un vaste projet en Inde. Moyennant un investissement de 600 millions d’euros (750 millions de dollars américains), Michelin érige sa plus grande usine dans le pays émergent. Ce chantier, lancé en 2010, se situe à proximité du village de Thervoy dans le Tamil Nadu (Sud – Est). C’est d’ailleurs cet emplacement qui a poussé les ONG – à savoir, Sherpa, CCFD – Terre solidaire, la CGT et deux structures locales – à porter plainte : l’industrie en construction aurait entraîné la destruction d’une superficie de 450 hectares de forêt et, aussi, l’accaparement de ressources en eau. Ce qui constitue le principal moyen de subsistance des autochtones, une communauté d’intouchables en l’occurrence. Selon l’accusation, Michelin a violé les engagements des multinationales en ce qui concerne les droits humains, l’environnement, l’emploi, les obligations fiscales et la lutte contre la corruption. Dans la foulée, elles exigent la tenue d’une étude d’impact sérieuse visant à confirmer leurs allégations. Et, en attendant les conclusions de cette investigation, les ONG souhaitent que les travaux en cours sur le site industriel soient interrompus. Ce, d’autant plus que la mise en production de cette usine est imminente.
Bien entendu, Michelin a, pour sa part, réagi à cette convocation en rejetant d’abord tous les griefs de l’accusation. L’industriel français a simplement déclaré être prêt à s’expliquer devant l’OCDE. Les deux parties vont en découdre le 22 novembre prochain. Pour parvenir à cette audition, les ONG s’étaient adressées au point de contact national (PCN) de l’OCDE en France.