En début de semaine, à l’issue d’une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son président Igor Setchine, la compagnie pétrolière russe Rosneft a annoncé un accord pour le rachat de la totalité de la coentreprise TNK-BP.
L’opération s’élève à 61 milliards de dollars, ce qui devrait faire du groupe public russe la première compagnie pétrolière mondiale dans la cotation en Bourse. La coentreprise TNK-BP regroupe le consortium d’oligarques russes AAR (Alfa Access Renova) et le britannique BP (British Petroleum). Au terme de l’opération, Rosneft doit acquérir la part de BP. En contrepartie, en plus de l’argent en numéraire, BP devrait recevoir des actions représentant 12.84% du capital de Rosneft. La direction de la compagnie pétrolière britannique a déjà fait part de son intention de faire monter, grâce à un rajout de 4.8 milliards de dollars, sa participation dans Rosneft à 19.75% contre les 1.25% qu’il possède actuellement.
Toutes les parties devraient sortir gagnantes de l’opération. La coentreprise TNK-BP tout d’abord qui s’était retrouvé empêtrée dans un conflit entre les actionnaires sur un projet d’exploration de l’Arctique. L’opération décidée après la signature d’une alliance en janvier 2011 entre BP et Rosneft avait échoué à cause de l’opposition d’AAR. L’accord avec Rosneft permet donc à BP de se sortir d’une situation compliquée. Il permet également à l’Etat russe, qui détient à 75% Rosneft, de renforcer un peu plus sa mainmise sur le secteur énergétique, lui qui contrôle déjà Gazprom. La production pétrolière de Rosneft est de plus de 4 millions de barils par jour, soit environ 40% de la production quotidienne de la Russie.
L’opération de rachat est, selon Igor Setchine, la troisième plus grosse fusion-acquisition de tous les temps dans le secteur énergétique après la fusion entre les américains Exxon et Mobil et l’absorption d’Elf par Total.