Le gouvernement belge pourrait remettre au fisc français le dossier Bernard Arnault. A la tête de beaucoup d’entreprises opaques au Royaume, le patron de LMVH éprouve des difficultés dans sa procédure de naturalisation belge.
En septembre dernier, Bernard Arnault a décidé de demander la nationalité belge. Un choc pour une bonne partie de l’opinion française. Du côté du Royaume de Belgique, des enquêtes ont été ouvertes dans le cadre de cette démarche par la section financière du parquet de Bruxelles. En fait, le businessman français a créé, d’un coup, un bon nombre d’entreprises atypiques en Belgique. Pilinvest fait partie de ces sociétés : il y a un an, elle a connu une augmentation de capital de 386 millions d’euros (470 millions de dollars américains) pour que celui-ci atteigne 3,3 milliards d’euros (4,1 milliards de dollars américains). Bien que possédant des participations chez LMVH et Christian Dior en France, cette entreprise n’honore pas ses obligations de remise de compte. Autre société sujette à interrogations, c’est LMVH Finances Belgique. Celle-ci a aussi connu des hausses de capital vertigineuses pour totaliser 3,755 milliards d’euros (4,6 milliards de dollars américains). En dehors de ces deux cas, 10 sociétés du groupe Arnault sont domiciliées dans un appartement bruxellois. Curieusement, les mêmes locaux servent d’habitation à un cadre belge de ce groupe.
Toutes ces zones d’ombre ont poussé la presse locale à émettre des soupçons : Bernard Arnault chercherait peut-être à n’obtenir qu’une domiciliation en Belgique. Dans le même ordre d’idées, le Secrétaire d’Etat belge à la lutte contre la fraude a soutenu que, s’il ne s’agit que de sociétés écrans, le fisc français doit en être tenu informé. Quoi qu’il en soit, le gouvernement belge est prêt à collaborer avec la France en matière fiscale. Toutefois, le cadre de cette coopération n’est pas encore défini. Dans tous les cas, Bernard Arnault risque d’être poursuivi en matière fiscale.
Bernard Arnault continuerait à payer ses impôts en France même s’il est naturalisé ailleurs, la plupart de sa fortune est en France
Domiciliation ou fuite de capitaux? c’est le début d’un divorce entre Arnault et le fisc français