La presse japonaise a mis en lumière certains problèmes sécuritaires sur bien de sites nucléaires à l’arrêt. Pourtant, le nouveau gouvernement souhaite les remettre en marche le tôt possible. Une ambition qui risque d’être contrariée.
Lundi dernier, l’édition du Mainichi a fait état de défauts détectés dans les systèmes anti-incendie d’une dizaine de sites nucléaires nippons. Le même quotidien a également affirmé que des investigations menées par le ministère de l’Industrie sont en cours : elles portent sur des problèmes au niveau des câbles inflammables ou d’autres éléments favorables à la propagation d’un feu. Ce qui semble certain, c’est que les réacteurs nucléaires ne seront rallumés que lorsque cette enquête aura livré ses conclusions. Un manque à gagner inestimable pour le nouvel Exécutif nippon. En effet, depuis la survenue du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima, les 50 réacteurs nucléaires japonais avaient été arrêtés. Et, jusque-là, rien que 2 d’entre ces appareils ont été redémarrés. Ce, malgré les besoins criants du Japon en énergie.
Bien avant son arrivée aux commandes, Shinzo Abe s’était dit favorable à un retour vers le nucléaire. La semaine dernière, le gouvernement avait suspendu la réouverture des centrales nucléaires à l’avis de l’autorité de régulation du secteur. Pour certains médias, le nouveau Premier ministre japonais nourrirait, par ailleurs, le projet de doter l’Archipel de nouveaux réacteurs nucléaires : ils «seront différents de ceux construits il y a 40 ans, de ceux de Fuskushima qui ont entraîné la crise », aurait-il déclaré le lundi 31 décembre dernier à l’occasion d’une interview télévisée. Et, de rajouter, « nous les construirons en expliquant au public à quels points ils sont différents, de façon à gagner sa compréhension ». A noter que la majorité des Japonais sont défavorables au nucléaire depuis l’accident de Fukushima.
Malgré l’opposition de l’opinion publique, les pouvoirs publics au japon ne pourront pas se passer de l’énergie d’origine nucléaire, surtout que le pays ne dispose pas d’autres ressources énergétiques
La catastrophe de Fukushima est une leçon que les japonais ne doivent pas oublier, surtout qu’ils sont assis sur des failles volcaniques qui peuvent exploser à tout instant
Le Japon n’a pas le choix : s’il ne redémarre pas ses centrales nucléaires, il devra payer rubis sur ongle les énormes quantités de pétrole nécessaires pour faire tourner sa gigantesque machine industrielle