La justice (militaire) marocaine est prise dans les tenailles des ONG internationales des droits de l’homme. Un tribunal militaire de Rabat est appelé à se prononcer dans un procès où sont poursuivis 24 Sahraouis présumés coupables d’une dizaine de meurtres commis en novembre 2010 dans la localité de Gdim Izik, dans la périphérie de Laâyoune, chef-lieu du Sahara Occidental.
Après une première audience tenue le 1er février dernier, une seconde audience s’est tenue ce vendredi en présence de dizaines d’observateurs européens, pour la plupart des magistrats, journalistes, parlementaires, avocats et militants des droits de l’homme et les représentants de plusieurs associations et d’ONG des droits de l’homme marocaines et internationales.
Les autorités de Rabat ont tenu à cette présence comme gage du déroulement des audiences dans la transparence totale et d’un procès équitable conforme aux lois en vigueur dans le royaume chérifien. Les magistrats n’ont pas de choix autre qu’un procès équitable pour éviter au pays la foudre de ces observateurs et ONG.
En dépit du tumulte crée par des ONG et des militants des droits de l’homme, dont certains chercheraient à politiser cette affaire au profit des revendications indépendantistes du Front Polisario, les autorités marocaines, forts des preuves matérielles (images et vidéos diffusées sur You Tube, de scènes de lynchage, de lapidation et de mutilation des corps des éléments des forces de l’ordre assassinés) paraissent très sereines et confiantes quand à l’aboutissement du procès.
Les 24 prévenus avaient été arrêtées suite à leur implication présumée dans les sanglants affrontements qui avaient opposé de jeunes manifestants sahraouis déchainés contre les forces de l’ordre qui s’apprêtaient à démanteler un campement de tentes dressé en octobre-novembre 2010, par des habitants de la ville de Laâyoune. Ces derniers avaient organisé un rassemblement pour revendiquer pacifiquement leurs droits au logement et à l’emploi, mais les choses ont mal tourné en raison de l’interposition d’un groupe de jeunes déchainés et armés jusqu’aux dents de matraques, sabres, couteaux, cocktails Molotov, bonbonnes de gaz etc.
Les mis en cause sont poursuivis pour « constitution de bandes criminelles, violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné la mort avec préméditation et mutilation de cadavres ».
Si les preuves à charge sont retenue contre les mis en cause, ces derniers risquent de lourdes peines qui peuvent aller jusqu’à la prison à perpétuité.