Selon l’agence internationale de notation financière Standard & Poor’s (S&P), Chypre court un risque de faillite grandissant. Cette situation est due au fait qu’il n’a pas encore bénéficié du soutien financier de l’Union Européenne (UE) et des bailleurs de fonds internationaux.
En tout cas, lorsqu’il s’agira d’abaisser la note souveraine chypriote, S&P ne compte pas se gêner. En effet, cette agence de notation a constaté une accentuation du risque de faillite de cet Etat insulaire. En cas de non changement, cela va aboutir à une revue à la baisse de sa note. A l’heure actuelle, Chypre dispose d’un « CCC+ » chez S&P. Cette note est attribuée aux émetteurs de très basse qualité, donc, revêtant un risque accru de non remboursement. Comme si cela ne suffisait pas, ce risque ne s’amenuise pas. Aussi, l’agence de notation soutient qu’en dehors de l’accès à une aide financière de la zone euro ou du Fonds Monétaire International (FMI), Chypre a une chance sur 3 de voir sa note souveraine baisser au cours de cette année. Ce qui sera la conséquence du non respect des engagements pris par son gouvernement en échange d’un programme d’aide financière. Parmi les promesses faites par Chypre figure celle de rembourser 1,4 milliard d’euros (1,75 milliard de dollars américains) à la zone euro d’ici juin.
Chypre a vraiment besoin de moyens financiers conséquents : S&P les estime à 15 milliards d’euros (18,8 milliards de dollars américains) environs, soit plus de 75 % de son PIB. Une somme que l’UE ou les institutions financières internationales ne peuvent décaisser que sous des conditions très strictes. Le plus inquiétant, ces négociations sont interrompues pour le moment : au début de ce mois, les ministres des Finances ont jugé plus sage de remettre le dossier chypriote sur la table une fois que les élections présidentielles du même pays se seront déroulées. A ce propos, le premier tour de ce scrutin s’est tenu dimanche dernier.