Les conséquences de la sécheresse en Russie et aux Etats Unis, ainsi que la baisse des subventions sur les carburants se font sentir jusqu’en Afrique. Les symptômes les plus visibles concernent le secteur alimentaire. Il y a près de 6 mois déjà, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) avait sensibilisé la communauté internationale sur la flambé des cours des céréales après les pertes de plusieurs champs. Les Etats Unis et la Russie font partie des principaux exportateurs de céréales dans le monde, en particulier pour ce qui est du maïs et du blé.
Le manque de mesures conséquentes a conduit à des hausses de prix dans certains pays d’Afrique. Au Malawi par exemple, le prix du maïs aurait cru d’environ 20% sur les deux derniers mois. La région du Sahel fait partie des zones du monde les plus touchées par l’évolution de cette sécheresse. Le riz, une denrée de consommation de base, a également connu des augmentations soutenues de prix sur les derniers mois. Par ailleurs, sous l’encouragement des institutions de Bretton Woods, la baisse des subventions des pays africains a contribué à la détérioration de la situation. Pour la Banque Mondiale, le coût des subventions en Afrique était très élevé par rapport à l’économie du continent.
L’année dernière, les estimations de l’institution financière ont été évaluées à près de 500 milliards de dollars, soit plus de 30% du PIB du continent. Cette subvention a toujours contribué à diminuer les coûts des produits agricoles, car faute de transport ferroviaire, le transport interne des produits se fait par voie routière. Selon le directeur du programme des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWSNET), les réserves de blé et de maïs sont actuellement très restreintes et cela peut occasionner des mouvements de spéculation sur les marchés financiers internationaux et exposer le produit à des fortes volatilités.
Les spécialistes pensent que les prix des céréales resteront encore élevés durant les prochains mois. Il serait prudent pour les pays africains, de penser à des solutions durables pour satisfaire à leurs demandes en consommation agricole.