Alors qu’il participait à un forum économique sur l’île de Hainan, le nouveau président chinois Xi Jinping, dont le pays est pourtant allié à la Corée du Nord, a exprimé son opposition aux provocations de Pyongyang de ces dernières semaines.
« Aucun pays ne devrait être autorisé à plonger une région et même le monde entier dans le chaos par calcul égoïste ». C’est par ces mots que le président XI Jinping a tenu à recadrer la Corée du Nord. La Chine assiste à la montée de la tension entre les deux Corée, une tension que Washington a tenu à réduire en différant un tir expérimental de missile intercontinental prévu la semaine prochaine sur une base de Californie.
Unique allié politique et principal partenaire économique de la Corée du Nord, la Chine dispose de certains arguments pour faire pression sur Pyongyang. Sur le plan économique, la Chine importe des minerais, des produits manufacturés à faible valeur ajoutée et emploie de la main d’œuvre nord-coréenne dans deux zones économiques spéciales situées à la frontière. La Chine sert même de modèles pour les réformes économiques entreprises par Pyongyang. Sur le plan politique, Pékin est la seule capitale étrangère dans laquelle les dirigeants nord-coréens sont reçus.
Selon les analystes, la Chine rechercherait le statu quo. Une détérioration de la situation la chargerait d’un allié encombrant, nuisible à l’image moderne qu’elle souhaite se donner. A l’inverse, un rapprochement trop prononcé entre les deux Corée, improbable pour le moment, impliquerait une coopération militaire, entre autres, entre la Corée du Nord et les Etats-Unis et que Pékin ne verrait certainement pas d’un bon œil. Une guerre ouverte est également peu probable. Les menaces de Pyongyang ne serviraient alors que de monnaie d’échange pour marchander avec ses adversaires.