Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense a profité de son passage le weekend dernier en Israël pour annoncer la conclusion d’un contrat d’armement de dix milliards de dollars à Israël, mais aussi aux Emirats Arabes Unis et à l’Arabie saoudite. En plus des avantages financiers qu’ils en tirent, les Etats-Unis entendent adresser un message à la République Islamique d’Iran qui poursuit son programme nucléaire.
Par cet accord, Israël devrait acquérir des missiles antiradars conçus pour éliminer les systèmes de défense antiaériens, de nouveaux radars pour ses avions de combat ainsi que des avions de ravitaillement en vol KC-135. L’aviation israélienne devrait également se doter pour la première fois d’appareils V-22 Osprey, des appareils de transport hybride moitié avion moitié hélicoptère. Les Emirats Arabes unis pour leur part devraient acquérir des chasseurs F-16 et l’Arabie saoudite les derniers modèles de missiles américains. L’intérêt de ces ventes pour les Etats-Unis est double. Financièrement tout d’abord, elles apportent du baume au cœur à l’industrie de l’armement américain alors que des coupes dans le budget de la défense sont annoncées.
Washington espère accroître l’effet dissuasif contre l’Iran, au cas où les allégations sur aspirations belliqueuses de son programme nucléaire seraient avérées. Dans le contexte de la crise du nucléaire iranien, ces ventes sont purement symboliques. Les puissances militaires des trois pays, qui seraient tous menacés si l’Iran obtenait l’arme atomique et augmentait ainsi son influence régionale, sont déjà supérieures à celle de la république islamique. De plus, contrairement à l’Iran qui n’est ouvertement soutenu par aucune grande puissance, Israël, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite peuvent compter sur les Etats-Unis. L’Oncle Sam s’est engagé par des accords militaires bilatéraux à intervenir en cas d’agression d’un de ces pays par une puissance extérieure.