Le journal français « L’Express » vient d’annoncer qu’un virement suspect de plus de 32 000 dollars avait été découvert sur un compte de Claude Guéant, ancien ministre français de l’Intérieur sous Nicolas Sarkozy. Ce virement, provenant de Jordanie, alimente ceux qui accusent l’ancienne présidence française d’avoir bénéficié de financements occultes, principalement de personnalités du monde arabe.
Le virement révélé par « L’Express » aurait été découvert lors d’une perquisition en février. A la même occasion, des deux notes à en-tête du ministre de l’Intérieur ont été découvertes. Elles suggèrent des relations régulières entre l’ancien ministre français et des personnes comme les hommes d’affaires Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri ou encore l’avocat Robert Bourgi, tous très connues du régime libyen du Colonel Mouammar Kadhafi. Claude Guéant n’a fait aucun commentaire sur cette nouvelle annonce. Il faut dire que l’ancien ministre à déjà fort à faire pour justifier un versement à son profit de près de 650 000 dollars US. Les suspicions d’un financement occulte sont nées après les déclarations du franco-libanais Ziad Takieddine en 2012 qui affirmait un soutien de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Jusque là, les raisons avancées par Claude Guéant pour justifier ces financements ne convainquent pas. L’attribution des 650 000 dollars à la vente de deux tableaux du XVIIe à un avocat malaisien ne tient pas la route, des experts jugeant cette somme largement au-delà des valeurs réelles de ces œuvres. La fameuse perquisition qui a permis toutes ces découvertes avait également permis celle de factures payées en liquide, dont dix factures pour une somme allant de 26 000 à plus de 30 000 dollars. L’explication de Claude Guéant selon laquelle ces achats ont pu se faire grâce à des primes accumulées depuis son entrée au ministère de l’Intérieur en 1970 a été démentie par plusieurs politiques, y compris ceux de sa propre famille politique. Des primes de ce niveau n’auraient pas été accordées sur la période citée.