La France est partagée entre deux positions : relancer l’exploitation du gaz de schiste avec le risque de nuire à l’environnement ou s’en abstenir en attendant une solution efficace.
Deux parlementaires proposent une exploration et une exploitation « maîtrisée » de cette énergie fossile. Mais les écologistes y voient un danger et résistent à la proposition. Faut-il sacrifier le volet écologique du développement au profit de l’économique ? Le principe du triple bilan « Triple bottom line » pour un développement durable est clair : équilibre entre les trois dimensions économique (profit), sociale (people) et environnementale (planet). C’est le mercredi dernier 5 juin que le débat sur le gaz du schiste a été vivement relancé. Deux parlementaires se sont exprimés, demandant la reprise de l’exploration et l’exploitation de cette énergie. Or, la seule méthode permettant d’extraire ce gaz aujourd’hui est celle de la fracturation hydraulique, interdite en France depuis juillet 2011 suite au danger qu’elle présente pour l’environnement.
Pour les deux parlementaires Christian Bataille, député PS, et Jean-Claude Lenoir, sénateur UMP, le danger de la méthode est moindre et ne devrait pas empêcher de profiter de cette richesse. Ils précisent que des solutions existent pour appliquer la méthode de la fracturation hydraulique avec un impact acceptable sur l’environnement, moyennant le respect de quelques règles. Les industriels désirant exploiter les gisements potentiels du sous-sol français félicitent la réflexion de ces parlementaires. Cependant, la pression des deux parlementaires sur le gouvernement rencontre une dure opposition de la ministre de l’Écologie, Delphine Batho. La position de la ministre est sans ambigüité : pas d’assouplissement de la loi interdisant la fracturation, pas question d’exploiter les hydrocarbures de schiste.
Jean-Claude Lenoir suggère à la France la mise à profit de ses compétences scientifiques, techniques et industrielles pour une fracturation propre. Mais, les écologistes et les associations de Greenpeace s’y opposent, affirmant qu’il n’existe pas de méthode alternative pour exploiter cette énergie de manière rentable et dans le respect de l’environnement.