Après avoir affaibli le Renseignement américain par ses révélations, le cas Edward Snowden vient mettre à mal les efforts de rapprochement entrepris par Barack Obama en direction de la Chine et de la Russie.
Le jeune informaticien de 29 ans à l’origine des fuites sur PRISM s’était réfugié à Hong Kong quelques jours avant les révélations sur ce programme de surveillance américain. Les Etats-Unis avaient alors multiplié les pressions sur les autorités de Hong Kong pour obtenir son extradition. Mais celles-ci ont jugé le dossier transmis par les Etats-Unis non conforme à la loi de Hong Kong pour traiter une requête de mandat d’arrêt provisoire. Elles ont de ce fait autorisé son départ volontaire hier dimanche pour la Russie, malgré un accord bilatéral existant entre les deux partis sur les extraditions. Les autorités russes disent n’avoir aucune précision sur les intentions de l’ancien consultant de la NSA mais les autorités équatoriennes affirment avoir reçu une demande d’asile politique de l’informaticien. Le porte-parole de la Sécurité nationale américaine a lancé ce matin un autre appel à Moscou pour obtenir l’extradition du jeune homme.
Les Etats-Unis affirment que la décision des autorités chinoises de laisser partir Edward Snowden portera préjudice aux relations bilatérales entre les deux pays. Cependant, les américains ne sont pas près de se d’obtenir gain de cause. Si l’on peut estimer que la Chine s’est « débarrasser » d’un dossier qui serait devenu extrêmement délicat s’il avait traîné en longueur, les choses ne devraient pas mieux tourner du côté russe. Vladimir Putin s’évertue à s’opposer aux américains comme sur les dossiers du nucléaire iranien ou de la guerre en Syrie. Et la demande d’asile de Snowden à l’Equateur à de fortes chances d’aboutir puisque l’Equateur, avec Cuba et le Venezuela, fait partie de l’alliance ALBA de pays latino-américains « anti-impérialistes ».